Découvrez l’Albanie à travers ses goûts et ses traditions culinaires
Nous avons créé ce voyage non pas seulement pour les amateurs de bonne chère, mais aussi pour ceux qui souhaitent découvrir l'Albanie, sa diversité et son mode de vie à travers l'univers étonnant de sa gastronomie.
Les plats et les boissons sont une partie essentielle de toute culture. L'Albanie ne fait pas exception à la règle. Derrière les spécialités de bouche se trouvent des terroirs, qui fournissent les ingrédients de base. Il y a aussi les habitants, leurs habitudes quotidiennes et leurs traditions en cuisine. Et enfin, un passé qui influencent le développement de la cuisine. Dans le cas de l'Albanie, l'histoire revêt une importance particulière, car le pays se trouve au carrefour des plus grandes civilisations et des plus puissants empires européens. De nombreux plats albanais ont été créés pour être inclus dans des rituels, notamment lors des principales fêtes. Ils avaient une signification sacrée, souvent perdue aujourd'hui, à part dans le respect des traditions culinaires.
Au XXe siècle, un peu moins de cinquante ans de dictature communiste ont contribué à conserver telles quelles les traditions culinaires locales et à les protéger artificiellement des influences extérieures. Paradoxalement, cela a plutôt préservé la cuisine albanaise, même si le manque de liberté et les restrictions ont causé des dommages. Alors que dans le reste du monde, la cuisine s'est de plus en plus internationalisée, en particulier après la deuxième guerre mondiale, en Albanie, au contraire, les coutumes locales ont été préservées. L'Albanie est donc entrée dans le XXIe siècle avec un patrimoine culinaire assez traditionnel, en grande partie d'origine paysanne. Ce n'est que récemment qu'elle a commencé à s'ouvrir à de nouvelles influences, de nouvelles recettes et de nouveaux ingrédients.
Au cours de ce voyage, nous vous invitons à découvrir l'Albanie à travers sa cuisine : chaque région vous propose ses saveurs et ses ingrédients, et chaque plat a sa propre histoire. Nous ne manquons pas non plus de mentionner les boissons locales, le vin et la rakija, qui remontent eux aussi plusieurs siècles en arrière.
Nous pouvons également proposer à ceux qui souhaitent vivre une expérience immersive de participer à des ateliers culinaires, animés par des artisans de bouche Albanais.
Il convient de noter que l'Albanie prépare pratiquement tous ses plats à partir de produits locaux et de saison. Ici, on n'a pas (pour l'instant) l'habitude d'utiliser des ingrédients importés ni de cuisiner la même chose toute l'année : tout dépend de la saison et du lieu.
À bien des égards, le tourisme gastronomique en Albanie s'inscrit dans le cadre du tourisme durable, car il repose entièrement sur une production locale, qu'il soutient les petites exploitations fermières et contribue à développer les traditions culinaires dans toutes les régions du pays, préservant ainsi leur diversité.
Votre voyage jour par jour
Jour 1: La cuisine du nord de l'Albanie, Shkodër
Arrivée à Tirana à l'aéroport Marie-Thérèse. Vous partez directement pour le nord, jusqu'à Shkodër, pratiquement à la frontière avec le Monténégro, au bord du pittoresque lac Skadar.
Votre rencontre avec Shkodër commence avant même d'entrer dans la ville, en grimpant sur les hauteurs de l'ancienne forteresse de Rozafa. Fondé par les Illyriens avant notre ère, ce lieu chargé d'histoire est l'un des principaux sites touristiques du nord de l'Albanie. De nombreuses strates archéologiques y ont été préservées, témoignant des différentes influences historiques de la région.
Après Rozafa, vous entrez dans le centre de Shkodër pour poursuivre la visite.
La gastronomie du nord de l'Albanie vous sera révélée en goûtant quelques plats typiques :
- Le gratin de carpe : les carpes, qui sont pêchées à proximité dans le lac Skadar, ont été introduites ici par les Romains. Cela fait donc des siècles que les habitants de la région cuisinent ce poisson. La recette moderne du gratin de carpe repose sur une sauce à base d'oignons, de tomates mûres, d'ail et d'épices. Le plat est cuit au four. Vous pouvez le déguster dans de nombreux endroits, mais l'idéal est de le goûter au bord du lac Skadar, dans l'une des tavernes installées sur ses berges.
- Haxhimakulle : ce dessert typique de la région est un gâteau avec une croûte croustillante et un cœur moelleux. Comme dans beaucoup d'anciennes recettes albanaises, ses ingrédients sont simples. C'est un dessert à base de farine, d'œufs, de beurre et de bicarbonate de soude. Mais pour préparer un haxhimakulle vraiment authentique, il faut respecter des nuances et un ordre précis.
La date exacte d'apparition du haxhimakulle n'est pas connue, mais il existe des traces écrites datant d'il y a déjà cent ans, à l'époque du roi Zog Ier. Depuis lors, la recette n'a pas changé.
Autres plats emblématiques du nord de l'Albanie :
- Jahni me kumbulla : un mijoté de viande et de prunes séchées. Il ressemble un peu au goulasch, mais il est plus proche d'un plat principal que d'une soupe. Le Jahni se mange toutefois à la cuillère.
- Tespixhe : ce dessert cuit au four est préparé avec de la farine de maïs, du beurre, du lait, des œufs et des noix. Comme il est d'usage dans la cuisine albanaise a pâte doit être bien imbibée de sirop au citron et à la vanille.
Nuit à Shkodër
Jour 2: des rives du lac Skadar à l'ancienne capitale de l'Albanie
Le matin, vous poursuivez votre découverte de Shkodër. Il s'agit du principal centre catholique d'Albanie. C'est ici, dans la cathédrale Saint-Étienne, que Mère Teresa a assisté à une messe symbolique après la chute du régime communiste en 1991. Deux ans plus tard, Jean-Paul II y a célébré une messe.
Le charmant centre de Shkodër est vivant, sans artifice touristique superflu. Parmi les lieux insolites que vous pouvez découvrir, citons une fabrique de masques vénitiens, produits ici depuis plusieurs décennies selon une technique traditionnelle et qui sont presque tous expédiés à Venise.
Après une promenade dans le centre de la ville, vous vous dirigez vers Krujë, qui fut la première capitale de l'Albanie. En chemin, vous faites une halte importante dans un restaurant emblématique de la région, Mrizi i Zanave. Ce lieu culte, qui adhère au concept du slow food, ne cuisine que des ingrédients issus de sa propre production, ce qui garantit la fraîcheur de tous les plats. Viande, fromages et vin sont produits sur place. Cet endroit mérite une visite et vous fera découvrir des saveurs locales que vous ne trouverez nulle part ailleurs.
Krujë est une ville ancienne et pittoresque, située à flanc de montagne. C'est un lieu sacré pour tous les Albanais : c'est ici qu'au XVe siècle et pendant près de 30 ans le héros national Skanderbeg a résisté avec succès aux envahisseurs turcs. Dans le château de Krujë, à visiter absolument, vous trouverez un musée dédié à Skanderbeg, ainsi qu'un magnifique musée ethnographique.
A Krujë, vous pourrez déguster quelques plats traditionnels de la région :
- Fërgesë : c'est un plat mijoté au four à base de farine de maïs et de gjizë, un fromage doux.
- Japrak : des feuilles de vignes farcies au riz
- Le dessert Kabuni est l'une des spécialités les plus connues et les plus authentiques de Krujë. En résumé, il s'agit de riz sucré mélangé à de la viande et à des raisins secs. Il est assez surprenant de trouver de la viande dans un dessert, mais nous vous recommandons de ne pas rejeter l'expérience avant d'y avoir goûté. Cette recette est mentionnée depuis le Moyen Âge et a manifestement des origines orientales. À l'origine, le kabuni était un plat rituel servi lors des mariages albanais ; aujourd'hui, c'est aussi simplement un dessert local très connu.
Nuit à Krujë
Jour 3: Peshkopi – l'Albanie méconnue
Aujourd'hui, vous vous rendez dans une petite ville située à l'est du pays, au pied du plus haut sommet d'Albanie, le mont Korab : la ville de Peshkopi. C'est le centre administratif de la région de Dibër. Ce territoire riche en histoire et en culture n'attire les visiteurs que depuis peu. Pendant la période communiste, c'était une zone industrielle. Avant et après cette parenthèse, il a su développer son propre mode de vie et ses traditions.
Vous pouvez y visiter des sources thermales, marcher sur l'un de ses nombreux sentiers, découvrir le magnifique parc Lura et pratiquer diverses activités sur l'affluent du Drin noir (par exemple, faire du rafting). L'endroit est connu pour ses paysages pittoresques et ses randonnées écotouristiques.
Après vos aventures autour de Peshkopi, un atelier de dégustation vous attend, avec pour star la principale spécialité culinaire de la région : les pâtes jufka. Différentes recettes existent, par exemple la jufka au poulet ou la jufka aux épinards et au fromage.
La jufka est un plat aux racines orthodoxes (notons que l'étymologie de Peshkopi vient du grec « évêché », ce qui reflète le rôle du christianisme dans la région). La jufka était préparée par les habitants orthodoxes de cette région.
Vous passez la nuit dans une ferme locale offrant une vue magnifique sur le paysage montagneux. L'une des légendes traditionnelles sur la signification des ingrédients du jufka raconte que la farine blanche symbolise l'hospitalité, les œufs les liens familiaux et le lait le bonheur. La recette de la jufka se transmet de génération en génération depuis plus de cinq siècles.
Le principal dessert de la région de Dibër est le célèbre Sheqerpare, une douceur à base de jaunes d'œufs. C'est le roi incontesté de la pâtisserie locale depuis des siècles. La recette comprend des jaunes d'œufs, du beurre, de la farine et repose sur une cuisson au four bien maîtrisée, qui permet d'obtenir la couleur dorée caractéristique et la texture particulière du Sheqerpare. Pour de nombreux Albanais, le goût du Sheqerpare est celui de la tradition. Comme il y a plus d'Albanais vivant hors du pays que dedans, la diaspora nostalgique partage constamment la recette et la préparation du Sheqerpare sur les réseaux sociaux.
Nuit à Peshkopi
Jour 4: le lac Ohrid, ses truites et Korça
Le matin, vous vous dirigez vers les rives du lac Ohrid. C'est le lac le plus profond des Balkans ; il est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
Vous découvrez le village de pêcheurs de Lin, l'un des plus anciens villages d'Europe. De là, sur la rive opposée du lac, vous pouvez apercevoir la Macédoine du Nord. Vous pouvez faire une agréable promenade le long de cette côte pittoresque. Cette escapade est l'occasion de goûter le poisson appelé Koran, qui est en fait une truite endémique de ce lac, un véritable cadeau de la nature.
Après avoir déjeuné au bord du lac, vous vous dirigez vers la ville de Korça, un centre important du sud-est de l'Albanie. En raison de son histoire et de ses liens avec la France (la ville était sous protectorat français pendant la première guerre mondiale), Korça est surnommée le « Petit Paris ».
À Korça règne une certaine influence grecque et un mélange unique de traditions très diverses. Dans le centre-ville, vous visitez la cathédrale orthodoxe de la Résurrection puis la superbe collection d'icônes du musée d'art médiéval. Puis vous vous rendez dans le vieux bazar et découvrez les productions d'artisans locaux, notamment les célèbres tapis de Korça. Vous gagnez ensuite le cimetière où sont enterrés plus de 650 soldats français morts pendant la Première Guerre mondiale.
Le monde culinaire de Korça est une étape importante de votre voyage gastronomique. Le plat typique de la ville est le lakror : c'est une tourte composée de deux pâtes feuilletées farcies de légumes ou de ricotta. Il est cuit au sač – une plaque de métal circulaire et creuse qui, après avoir été chauffée, est remplie de braises et de cendres. Cette plaque est ensuite placée au-dessus d'un plat lui-même circulaire, qui contient les ingrédients à cuire, et qu'elle recouvre entièrement.
Le lakror peut avoir différentes garnitures : légumes, viande, fromage. Chaque été, Korça accueille le Festival Lakror, une véritable fête de la cuisine albanaise.
La région de Korça est très fertile, on y cultive de nombreux fruits et légumes, des noix, des tournesols, des châtaignes. On y trouve une grande variété d'arbres fruitiers : pommiers, pruniers, cerisiers. Cela a favorisé le développement d'une autre industrie importante : la production locale de rakija. La rakija locale est distillée à partir de prunes, de noix et de mûres. La rakija de mûres est caractéristique de cette région.
Outre le lakror, Korça regorge de spécialités locales de la cuisine albanaise qui valent la peine d'être goûtées :
- Kukurec, un plat à base d'abats d'agneau
- Des haricots verts cuits au four
- Kernacka : de la viande de porc ou d'agneau hachée et cuite au grill. C'est une sorte de fast-food très répandu dans la région de Korça.
Au titre des fiertés locales, mentionnons également la bière la plus célèbre d'Albanie.

Elle s'appelle « Korça » et est produite dans une brasserie située dans la ville elle-même. La fabrication de cette bière remonte à près de 100 ans : elle a été lancée en 1928 par un entrepreneur italien. La brasserie dispose d'un bar proposant sa production et des plats pour l'accompagner : c'est le meilleur endroit de la ville pour la déguster.
Les meilleurs desserts de la région de Korça :
- le délicieux gâteau pengjir, un gâteau cuit au four que l'on imbibe d'un sorbet préparé spécialement avant de le servir
- un autre gâteau local, le trishka
Nuit à Korça
Jour 5: Korça – Permet – au rythme des montagnes albanaises
Vous suivez une route pittoresque depuis Korça et les rives du lac Ohrid vers les montagnes du sud de l'Albanie et la ville de Permet.
La chaîne de montagnes Nemërçka et la rivière Vjosa sont les principaux éléments constitutifs du paysage époustouflant de cette région, qui embrasse une partie de la Grèce et de l'Albanie. Depuis 2025, la rivière Vjosa est reconnue comme réserve de biosphère par l'Unesco – c'est la seule rivière de montagne en Europe à bénéficier de ce statut.
À Permet et dans ses environs, vous serez séduit par de multiples merveilles naturelles. Vous vous baignez dans les sources thermales de Benja et parcourez le canyon de Langarika. Sur la rivière Vjosa, vous pouvez faire du rafting, profitant de ses eaux pleines de caractère et de paysages époustouflants.
La ville abrite également des églises orthodoxes uniques et peu connues, dont la visite est un vrai plaisir. Permet est connu pour avoir été le centre de la résistance chrétienne à l'époque de l'Empire ottoman.
La spécialité gastronomique de Permet s'appelle le Gliko. C'est une célèbre confiture artisanale albanaise. Le gliko est préparé à partir de différents fruits et légumes : noix, cerises blanches, figues sauvages, aubergines, abricots, prunes. La version classique du gliko est faite de noix vertes (non mûres) et entières, avec leur coque.
Ceux qui le souhaitent peuvent participer à un atelier de fabrication de gliko suivant une recette traditionnelle, ici même à Permet. Mais quoi qu'il arrive, vous devez goûter cette confiture ici, dans la ville qui l'a vue naître.
Les producteurs locaux de gliko sont adeptes du slow food, par opposition au fast food. Plusieurs excellents restaurants slow food vous attendent à Permet.
Autres plats locaux à goûter à Permet :
- la soupe crémeuse shqeto përmeti à la viande d'agneau
- une autre soupe délicieuse, la rosnica ou thërrime, une soupe au poulet avec des miettes (en albanais, elle s'appelle pule fshati me therrime)
- et le dessert reshedi, un gâteau local
Nuit à Permet
Jour 6: Gjirokastër – patrimoine de l'Unesco et architecture ottomane
Gjirokastër, « la ville en pierre », est l'une des plus anciennes et des plus belles villes d'Albanie. Entre ses murs ont vu le jour le plus grand écrivain du pays, Ismail Kadare, et le terrible dictateur albanais Enver Hoxha. La ville est reconnaissable à ses imposantes maisons en pierre de taille, qui s'empilent en formant un paysage unique sur la montagne Mali i Gjerë.
Vous arrivez à Gjirokastër depuis Permet en seulement une heure et commencez votre visite par la forteresse qui domine la ville. C'est l'une des places fortes les mieux conservées d'Albanie. Elle abrite un intéressant musée d'armement, des vestiges de la Seconde Guerre mondiale et une ancienne prison – les bâtiments ont été transformés en centre d'enfermement pour prisonniers politiques au XXe siècle.

Vous visitez également le quartier du vieux bazar, composé de plusieurs rues qui ont gardé leur charme authentique. Les pavés du bazar forment un motif typique des tapis du pays, et dans les boutiques artisanales, vous pouvez dénicher de beaux souvenirs faits à la main.
La ville abrite aussi la maison-musée d'Ismail Kadare et un musée ethnographique aménagé dans la maison de naissance d'Enver Hoxha.
Parmi les spécialités gastronomiques que vous pouvez déguster à Gjirokastra :
- les célèbres Qifqi : il s'agit d'une entrée composée de boulettes de riz préparées avec des œufs battus, de la menthe et des épices.
- Oshafi : un dessert moelleux et délicat à base de lait de brebis et de figues, cuit au four.
- Byrek : ici appelé byreku qahi, c'est une tourte à part entière. A Gjirokastra, le byrek est généralement garni d'épinards.
- le dessert festif de Gjirokastra, traditionnellement préparé le dimanche, ce sont les biscuits Karkanaqet. Ces petits gâteaux ronds ont un goût reconnaissable entre tous. Les Albanais les apprécient car ils sont associés aux jours fériés ou aux week-ends, en particulier lorsqu'ils sont accompagnés d'un café.
Nuit à Gjirokastër
Jour 7: la côte ionienne de l'Albanie, carrefour des civilisations
Aujourd'hui, vous partez de Gjirokastër pour rejoindre la mer. À seulement une heure de route se trouve la ville de Saranda, située pratiquement à la frontière avec la Grèce, sur les rives de la mer Ionienne. Ces terres étaient déjà habitées avant notre ère.
Le principal trésor culturel de la région est l'ancienne ville de Butrint, « mise au jour » seulement au XXe siècle, et aujourd'hui classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
Vous visitez Butrint pour découvrir des vestiges de différentes époques, de l'amphithéâtre romain aux édifices de la période byzantine, en passant par un baptistère paléochrétien.

Pour la plupart des voyageurs, Saranda est une ville balnéaire. Ici, toutes les plages sont bondées en été. À seulement 20 minutes en ferry de Saranda se trouve l'île de Corfou, où vous pouvez vous rendre si vous avez le temps.
Plusieurs découvertes culinaires vous attendent à Saranda :
- Harapash : il existe différentes variantes de ce plat traditionnel à base de farine de maïs et d'abats de mouton. Le harapash lui-même est une pâte épaisse faite de farine, d'épices, d'huile d'olive et de beurre de chèvre. Il est le plus souvent servi en accompagnement d'une viande - d'abats de mouton, d'agneau, etc.
- Les moules : c'est précisément sur le lac Butrint que l'élevage des moules a été lancé à l'époque communiste. Déguster des moules au bord du lac est un plaisir en soi. Le goût des moules albanaises est spécifique en raison de la composition de l'eau du lac, qui est saumâtre puisque le plan d'eau est relié à la mer Ionienne par un canal.
- Poissons grillés et fruits de mer : le poisson grillé est une spécialité multiséculaire de cette région. Sa principale qualité est sa fraîcheur : il est pêché le jour même, généralement tôt le matin. Vous trouverez des spécialités de poisson presque partout à Saranda.
- La cuisine grecque : la forte communauté grecque qui vit à Saranda depuis toujours contribue évidemment à maintenir la popularité et la qualité des plats grecs. D'ailleurs, beaucoup de restaurants locaux ressemblent aux tavernes du voisin hellénique. La moussaka, les souvlaki, le tzatziki et d'autres plats classiques sont préparés à Saranda avec le plus grand soin.
Nuit à Saranda
Jour 8: détente sur la Riviera albanaise
Aujourd'hui, vous longez la Riviera albanaise et visitez ses lieux les plus emblématiques. Si, en été, tout le monde s'y rend exclusivement pour profiter de la diversité des plages, les autres mois offrent une excellente occasion de visiter de magnifiques sites naturels et architecturaux. D'ailleurs, même en hiver, il est agréable de respirer et d'admirer le bord de mer.
Vous découvrez les joyaux de la Riviera.

Alors qu'à Butrint vous visitez en un seul endroit une multitude de monuments élevés par les civilisations successives, souvent construits littéralement les uns sur les autres, le long de la Riviera les sites sont dispersés et vous les croisez de manière inattendue. Ici le fort d'Ali Pacha, datant du XIXe siècle ; là, la forteresse de Borsh, fondée par les Chaoniens au IVe siècle avant J.-C. ; un peu plus loin, les anciennes colonies grecques de Himara et Dhermi, avec leurs bâtiments historiques et leurs églises orthodoxes. Dans la région s'étend aussi la réserve naturelle de Llogara ; le célèbre col de Llogara offre une belle vue sur la Riviera. C'est un itinéraire très riche et peut-être le plus pittoresque d'Albanie.
La cuisine locale est principalement composée de fruits de mer et de poisson. Vous les goûtez dans différents restaurants offrant une vue imprenable et proposant les meilleures recettes à base de fruits de mer de la mer Ionienne.
La cuisine italienne est également très développée en bord de mer : les liens historiques entre l'Albanie et l'Italie (la liaison par ferry entre Vlora et Brindisi est très fréquentée) sont très solides et il y a une forte diaspora italienne. Elle a apporté avec elle ses traditions culinaires, qui se sont naturellement intégrées dans la cuisine locale. Parmi les meilleurs restaurants de la Riviera albanaise, au moins un tiers propose une cuisine italienne. Vous pouvez déguster des pâtes, pizzas et d'autres spécialités traditionnelles du pays voisin.
Nuit à Vlora
Jour 9: la ville aux mille fenêtres - Berat
Aujourd'hui, vous vous rendez dans le centre de l'Albanie, plus précisément dans sa ville la plus célèbre : Berat. C'est généralement une photographie de Berat qui illustre les guides touristiques sur l'Albanie. On y voit de belles maisons ottomanes s'élevant depuis la rivière vers la montagne, et qui forment l'un des plus beaux ensembles architecturaux de la planète. L'Unesco a inscrit Berat sur la liste du patrimoine culturel mondial de l'humanité.
Vous visitez la forteresse de Berat, dont les principaux bâtiments préservés datent de la période chrétienne. L'une des églises du site abrite un musée d'icônes présentant de nombreuses œuvres du plus célèbre peintre d'icônes d'Albanie, maître Onufri. La forteresse de Berat offre aussi une vue imprenable sur la ville et la région.

Vous visitez ensuite le quartier de Mangalem, plus récent que la forteresse et situé à son pied, pour admirer ses « mille fenêtres » et découvrir ses petites rues et ses secrets.
Sur le plan gastronomique, Berat offre un véritable régal pour les amateurs de cuisine albanaise authentique.
Tout d'abord, la ville est située au cœur de l'une des meilleures régions viticoles du pays, avec des coteaux montagneux pour les vignobles et un grand nombre de jours ensoleillés. Vous en profitez pour vous rendre dans l'un des vignobles de Berat, fondé juste après la chute du régime communiste en 1991, où vous pouvez déguster plusieurs vins, parcourir les vignes et découvrir les cépages et le processus de production du précieux breuvage.
D'autre part, si vous le souhaitez vous pouvez assister à une intéressante master-classe de préparation et de dégustation de l'un des principaux plats de la région.
Parmi les spécialités qui vous attendent à Berat, vous trouverez :
- Berati beef - vienezi i beratit – c'est le fameux steak viennois de Berat. Il s'agit d'une viande tendre enroulée sur elle-même et fourrée de fromage et de noix, puis couverte d'une panure très fine et croustillante.
- La version locale de la pispilia – cette préparation salée albanaise est fabriquée à Berat selon une recette spéciale, avec une garniture à base d'épinards, d'oignons et de fromage. On y ajoute du lait et on la fait cuire au four.
- Le dessert principal de Berat est le Monblan (Mont Blanc). Malgré son nom qui n'est manifestement pas albanais, c'est le dessert préféré des locaux. Il est produit ici depuis 1969, date à laquelle la recette a été importée (selon la légende). C'est un dessert léger à base de crème et de noix.
Nuit à Berat
Jour 10: Tirana, la ville la plus dynamique des Balkans
La cerise sur le gâteau de votre voyage sera Tirana, la capitale de l'Albanie, qui a incroyablement changé au cours des 20 dernières années.
Vous partirez de Berat le matin et ne ferez qu'un seul arrêt, dans la ville d'Elbasan. Le but de cette halte est de découvrir le « roi de la cuisine albanaise », le célèbre tave kosi : de l'agneau cuit dans un yaourt spécial. Une combinaison certes inhabituelle, mais qui a séduit le sultan Mehmed II, qui est tombé amoureux de ce plat. Mehmet II a fondé la forteresse d'Elbasan, d'où la spécialité a commencé à se répandre. Son deuxième nom, sans surprise, est tavë elbasani. Le déguster dans son lieu de naissance, près de la belle forteresse, est un plaisir particulier.
Depuis Elbasan, vous rejoignez Tirana en 30 à 40 minutes.
Si, au XXe siècle, Tirana est passée d'une petite ville commerçante à une capitale assez typique d'un pays communiste (bâtiments standardisés, style austère, infrastructures médiocres), au XXIe siècle, la ville s'est transformée et ce processus se poursuit encore aujourd'hui. De nos jours, Tirana poursuit certaines de ses anciennes traditions et en crée de nouvelles.
Vous visitez la place principale du pays, la place Skanderbeg, entourée de bâtiments emblématiques de différentes époques : l'ancienne mosquée Efem Bey, les bâtiments modernistes de l'Opéra et du Musée national, ainsi que des gratte-ciels contemporains.

Vous longez le boulevard des martyrs de la nation, bordé d'édifices datant de la période de l'occupation italienne des années 1930. Vous visitez le quartier de Blloku, interdit aux simples citoyens pendant la période communiste et où sont disséminées les anciennes villas des dirigeants du parti. Vous vous rendez dans plusieurs musées emblématiques, notamment le bunker souterrain secret du ministère de l'Intérieur d'Enver Hoxha, où vous pouvez vous pencher sur l'héritage complexe de l'ère communiste.
Tirana offre un vaste choix de plats et, si vous le souhaitez, vous pouvez y trouver pratiquement toutes les spécialités albanaises (en prenant en compte les questions liées au transport des ingrédients, si le concept de slow food est important pour vous) et de différents pays du monde.
Voici les principaux plats de la cuisine albanaise à Tirana :
- Tave dheu (ou tava e dheut) : plat à base d'abats de viande cuits avec des tomates et du gjizë, un fromage blanc albanais à pâte molle (que l'on appelle simplement « ricotta albanaise », mais qui, pour être précis, diffère de la ricotta tant par son goût que par sa consistance) ;
- Byrek de Tirana : il s'agit d'un byrek au lait. Sa particularité réside dans le fait que la pâte est trempée dans du lait avant d'être cuite au four avec la garniture.
- Llokume – une variante albanaise du dessert turc rahat loukoum.
Mais nous voici à l'heure des digestifs : la version tiranaise de la rakija est élaborée à partir de raisin, et plus précisément de muscat. Santé !
Nous espérons que cet itinéraire à travers les régions et les cuisines de l'Albanie vous aura permis de découvrir ce pays sous son meilleur jour, accompagné de ses meilleures saveurs.


























