La Riviera albanaise, de Vlora à Saranda
La Riviera albanaise s’étend entre Vlora et Saranda, le long de la mer Ionienne. Encore peu connue il y a deux décennies, elle est aujourd’hui devenue le cœur du tourisme balnéaire du pays. Ses plages spectaculaires, sa route côtière vertigineuse et ses villages de montagne en font une destination unique. Mais derrière cette image de carte postale se cachent aussi des nuances : la Riviera regorge de trésors uniques, cependant il faut savoir dépasser les slogans touristiques pour en découvrir la véritable richesse. Car au-delà des plages et des vacances balnéaires, ce littoral offre aussi des villages perchés, des vestiges historiques et des panoramas encore méconnus. Cet article vous emmène à la découverte de ces incontournables, mais aussi de recoins moins connus qui révèlent une autre facette de la Riviera albanaise.
Vlora : la porte d’entrée de la Riviera albanaise
Ville portuaire et deuxième cité d’Albanie, Vlora marque le début officiel de la Riviera. Son front de mer est animé, bordé d’hôtels modernes, de restaurants et de plages urbaines souvent très fréquentées en été. Pourtant, à quelques kilomètres seulement, l’ambiance change.
Au nord, la lagune de Narta séduit par son atmosphère sauvage : dunes, marais salants et observation des oiseaux migrateurs en font un contraste saisissant avec la ville. À l’est, les collines environnantes offrent des panoramas sur la baie.
Vlora n’est pas la destination la plus authentique de la côte, mais elle reste un passage incontournable, à la fois point de départ de la route vers le sud et carrefour historique entre la mer Adriatique et la mer Ionienne.
C’est aussi d’ici que l’on peut pratiquer de nombreuses activités nautiques : partir en croisière le long de la côte, rejoindre les îles et presqu’îles voisines.
Le col de Llogara : la frontière naturelle
Le col abrite le parc national de Llogara, où randonneurs et amateurs de nature peuvent observer une faune variée, des aigles aux cerfs, et profiter d’une végétation méditerranéenne intacte. Historiquement, il servait de passage stratégique pour le commerce maritime et terrestre, reliant les villages côtiers aux vallées intérieures.
Outre les paysages, le col est idéal pour une pause sur la route : petits restaurants locaux, fromages de montagne et spécialités traditionnelles offrent un aperçu authentique de la région. La vue sur les eaux turquoise de la côte est à couper le souffle, surtout au lever ou au coucher du soleil.
Dhërmi et la plage de Jale : entre traditions et ambiance estivale
À quelques kilomètres au sud, la plage de Jalë s’étend dans une large baie entourée de collines d’oliviers. Mélange de sable doré et de galets, elle est facilement accessible et bien équipée : bars, restaurants, campings et zones aménagées côtoient encore quelques parties libres. Ses eaux peu profondes en font un lieu adapté aux familles, tandis que son ambiance festive attire une clientèle jeune, surtout en juillet-août. Jalë est également appréciée pour ses petites criques et grottes alentour, idéales à explorer en canoë ou en snorkeling.
Dhërmi et Jalë offrent ainsi deux expériences complémentaires : un village historique adossé à la montagne, mêlant culture et balnéaire, et une plage animée devenue l’un des symboles de la Riviera albanaise moderne.
Himara : centre de la Riviera et vieille ville grecque sur colline
Le château d’Himara, plus qu’une simple fortification, offre un point de vue spectaculaire sur la baie et l’arrière-pays verdoyant : construit au IVᵉ siècle av. J.-C. par les Chaoniens, et renforcé par les Romains, Byzantins et Ottomans, il offre un véritable voyage dans le temps. Parmi les ruines, on découvre des murs hellénistiques, des vestiges de maisons anciennes et plusieurs églises historiques, comme All Saints’ Church (vers 1775) et l’église des Saints Sergius et Bacchus (XIᵉ siècle). La montée est courte mais chaque pas récompense le visiteur par la quiétude du vieux village et la possibilité de découvrir ces trésors historiques au détour des ruelles.
Himara illustre parfaitement le contraste de la Riviera : des plages animées au bord de l’eau et un village historique qui invite à la contemplation, rappelant que la région n’est pas seulement un lieu de baignade, mais un territoire riche en patrimoine culturel.
Gjipe : crique sauvage et canyon spectaculaire
Contrairement aux plages plus touristiques de la Riviera, Gjipe conserve une atmosphère sauvage et intime. Les visiteurs peuvent profiter du calme, observer les oiseaux et même camper dans certaines zones autorisées, loin des bars et des transats payants.
Ce lieu est idéal pour ceux qui recherchent une expérience authentique de la Riviera, combinant nature, randonnée et baignade dans des eaux limpides, tout en restant conscients que l’accès demande un effort physique et une certaine préparation.
Porto Palermo : château d’Ali Pacha et ex-base sous-marine
Mais Porto Palermo est aussi connu pour sa base sous-marine de l’époque socialiste, vestige fascinant de la Guerre froide. Bien que désormais désaffectée, elle attire les curieux et les passionnés d’histoire militaire, qui peuvent explorer l’extérieur et comprendre l’importance stratégique de cette baie.
La plage de Porto Palermo est calme et peu fréquentée, idéale pour se détendre après avoir exploré le château. L’eau est claire, et la baie offre un cadre sécurisé pour la baignade. Ce lieu combine ainsi histoire, nature et tranquillité, ce qui en fait une étape incontournable pour les voyageurs souhaitant découvrir un autre visage de la Riviera, loin de l’agitation des stations balnéaires.
Qeparo : village historique perché et plage tranquille
En contrebas, la plage de Qeparo se distingue par sa tranquillité. Tranquille hors haute saison, elle est composée de galets et bénéficie d’une eau claire, idéale pour se baigner ou profiter du calme loin des zones touristiques. Quelques petites criques aux alentours permettent même de trouver un espace totalement isolé.
Qeparo illustre l’équilibre entre patrimoine historique et nature préservée : un endroit où les visiteurs peuvent alterner détente sur la plage et exploration du village, tout en restant connectés à l’authenticité de la Riviera albanaise.
Borsh : plus longue plage de galets avec sections précises
Section nord: idéale pour les familles, avec quelques petits bars et restaurants locaux, mais l’espace reste généreux et l’eau claire.
- Section centrale: moins fréquentée, parfaite pour ceux qui recherchent le calme.
Section sud: plus sauvage, avec des galets fins et un accès un peu plus difficile, accessible en voiture ou en marchant depuis le centre du village.
Avantages de la plage de Borsh :
- Parking gratuit
- Beaucoup d’espace : possibilité de choisir un lieu
- Moins de monde que certaines autres plages de la riviera
- Location des parasols à des prix standard (pas surevalué)
Desavantages :
Par toujours propres
La plage de Borsh combine nature préservée et commodités locales : on peut s’y baigner, se promener le long du rivage ou simplement admirer le panorama sur les collines verdoyantes qui descendent jusqu’à la mer. Son étendue permet de trouver facilement un endroit tranquille, même en été, contrairement aux stations balnéaires plus petites et bondées.
Borsh est donc un choix incontournable pour ceux qui veulent profiter d’une longue plage de galets, où il est possible d’alterner moments de détente, baignade et exploration de petites criques moins connues.
Partie ancienne du village de Borsh :
- Borsh possède un vieux village perché sur une colline, avec des maisons traditionnelles en pierre et ruelles étroites, rappelant son passé historique.
- Le château de Borsh (Sopot Castle) a été construit au IVᵉ siècle av. J.-C. par la tribu épirote des Chaoniens comme acropole. Il a été reconstruit et renforcé à travers les siècles par les Romains, les Byzantins, les Normands et les Ottomans, puis rénové par Ali Pacha Tepelena.
- Le site abrite également la mosquée Hajji Bendo du XVIIᵉ siècle et les vestiges d’une école théologique musulmane (madrese), témoignages de l’influence ottomane.
- Cette partie ancienne contraste avec le front de mer et la plage moderne, et offre une vue panoramique sur le village, la mer Ionienne et les collines environnantes, tout en conservant l’authenticité historique.
Vuno : village pittoresque et patrimoine local
Vuno est un petit village perché entre Dhërmi et Himara, offrant un aperçu authentique de la vie rurale albanaise au cœur de la Riviera. Le village conserve de vieilles maisons en pierre, certaines datant de plusieurs siècles, et des ruelles étroites qui invitent à la promenade et à la découverte d’un mode de vie encore très traditionnel.
Vuno est également intéressant pour son patrimoine religieux et culturel : on y trouve de petites églises et chapelles, témoins de l’histoire orthodoxe de la région, ainsi que des vestiges de fortifications et de maisons-tour en pierre, construites sur plusieurs siècles, de l’Antiquité jusqu’au XIXᵉ siècle. La proximité des collines et des oliveraies ajoute au charme du village, offrant des points de vue panoramiques sur la mer Ionienne.
Les plages les plus proches se trouvent à Gjipe et Jali, accessibles par une marche d’environ 30 à 40 minutes depuis le village.
Vuno illustre parfaitement le mélange entre histoire, culture et nature que l’on retrouve tout au long de la Riviera albanaise : un village authentique et chargé d’histoire, avec des panoramas spectaculaires sur la mer Ionienne et les collines environnantes.
Saranda & Ksamil : stations balnéaires très fréquentées
Cependant, la réalité n’est pas toujours celle des photos marketing : en juillet‑août, les rues et plages sont très fréquentées, les prix des hôtels et des restaurants grimpent, et le service peut être impacté par l’afflux de visiteurs.
Ksamil, petite localité juste au sud de Saranda, est souvent présentée comme un paradis tropical. Ses plages aux eaux turquoise sont magnifiques, mais la surmédiatisation crée parfois des attentes irréalistes. En haute saison, les plages sont bondées, avec parasols, bars et touristes venus de toute l’Europe. La saturation peut également entraîner des problèmes de propreté, notamment près des zones les plus centrales.
Malgré ces inconvénients, il existe des moyens de profiter de la région :
- Chercher des plages plus éloignées ou les criques moins accessibles autour de Ksamil.
- Préférer les visites en basse saison (mai-juin ou septembre) pour éviter la foule et profiter d’une expérience plus authentique.
- Combiner les journées à la plage avec des excursions culturelles ou nature dans les villages voisins, le col de Llogara ou les criques de Gjipe et Porto Palermo, ou encore le site archéologique de Butrint, classé à l’UNESCO, pour enrichir le séjour d’une dimension historique et culturelle.
Saranda et Ksamil illustrent le contraste entre la carte postale touristique et la réalité du terrain : de magnifiques paysages marins, mais avec une fréquentation élevée et des infrastructures limitées à certaines périodes. Bien gérer ses attentes permet de profiter pleinement de la Riviera albanaise, même dans ses zones les plus populaires.
Conclusion : conseils pratiques pour profiter de la Riviera albanaise
Pour tirer le meilleur parti de votre séjour entre Vlora et Saranda, il est essentiel de planifier en tenant compte de quelques réalités :
- Saison et affluence : juillet et août sont les mois les plus fréquentés. Les prix des hébergements augmentent, certaines plages et restaurants sont bondés, et le service peut être affecté. Pour un séjour plus calme, privilégiez mai, juin ou septembre.
- Transport : louer une voiture reste le moyen le plus pratique pour explorer la Riviera et accéder aux criques isolées (Gjipe, Porto Palermo). Certains trajets courts peuvent se faire en bus ou taxi, mais les horaires sont limités et les distances sur route sinueuse nécessitent prudence.
- Hébergement : les villages comme Himara, Dhërmi ou Qeparo offrent des options plus authentiques et moins fréquentées que Saranda ou Ksamil. Cherchez des logements proches des plages publiques pour combiner confort et accès à la mer.
- Explorer au-delà des plages : la Riviera ne se limite pas au sable et aux parasols. Les villages historiques, châteaux, églises et panoramas naturels offrent une expérience plus complète et mémorable.
- Réalité vs images marketing : certaines plages surmédiatisées (Ksamil) peuvent décevoir si l’on s’attend à un paradis désertique. Consultez des cartes précises et GPS pour identifier les criques calmes ou sections moins fréquentées.
Pour approfondir la découverte des plages et choisir celles qui correspondent le mieux à vos goûts, consultez notre guide pratique des plages de la Riviera albanaise. Vous y trouverez des informations détaillées sur le type de plage, l’ambiance, le sable ou les galets, ainsi que des coordonnées GPS pour chaque zone.